mercredi 12 novembre 2014

Les peurs des animaux chez le vétérinaire


Est-il normal que nos animaux aient peur chez le vétérinaire?


Voici l'avis de Karen OVERALL sur ce sujet...



Je vous laisse l'intégralité de son message. Il est d'une simplicité qui, à mon sens, caractérise les discours de ceux qui maîtrisent leur sujet.
Cet article n'est là que pour la traduction, et pour le partager avec tous mes confrères.
Vos avis et commentaires sont les bienvenus!! :D







Une des erreurs que font les gens, c'est de penser que les chiens et les chats sont "supposés" avoir peur lorsqu'ils sont dans une clinique vétérinaire. c'est une erreur catastrophique, c'est une erreur qui peut entraîner des conséquences irrémédiables.

Lorsque vous avez un chiot ou un chaton de 8 à 12 semaines, leur cortex cérébral est encore en plein développement. Si on effraie cet animal, on peut entraîner des changements dans la mise en place de la cascade des neurotransmetteurs et modifier ses capacités d'apprentissage. Toutes les personnes qui ont déjà été gravement effrayé par une situation connaissent cette sensation, et savent à quelle point elle est affreuse, sans forcement pourvoir l'exprimer. Mais cette sensation restera là pour toujours. Une des raisons pour laquelle elle restera là pour toujours, c'est que cela fait partie de nos capacités adaptatives innées: se souvenir de la peur est un moyen de rester en vie. [...]

En voyant un chiot qui doit être examiné mais que trois personnes ne suffisent pas à le maintenir, il faut s'ARRÊTER! Stopper tout, c'est fini! Ce chiot a déjà dépassé les limites.
Mais de la même manière, tout le monde pense qu'un chiot s'est bien comporté parce qu'il est resté assis et sans bouger. Mais en le regardant plus attentivement, on pourrait le voir trembler, saliver, détourner le regard...il faut STOPPER, il est déjà trop paniqué, et tout ce que vous mettrez en oeuvre empirerait les choses. Rien n'est plus urgent pour cet animal que de stopper.

Et c'est encore pire pour les chatons, car les gens pensent que les chats ne se comportent pas bien chez le vétérinaire quoique l'on fasse, ce qui est absolument stupide. A ce jeune age, avec un jouet en plume, un chaton va sauter, courir, monter sur la table d'examen... il faut se servir de cela pour leur apprendre à monter pour se faire examiner facilement: monter sur la table, sauter vers le jouet pour regarder son ventre. En le faisant taper dans votre main (high five), vous examinez son aisselle, puis l'autre coté...en le faisant asseoir avec les pattes en l'air, vous vérifiez son ventre, en le mettant de bout avec les pattes en l'air, vous examinez sa région inguinale... au final vous n'avez presque pas à toucher l'animal! 

Ce sont des périodes où ils sont "pré-adaptés" à s'amuser! Le but est d'apprendre par essai-erreur, et pourtant nous ne nous en servons pas en clinique! Au lieu de cela, nous imposons des manipulations dont nous savons qu'elles peuvent être effrayantes! Et les chiots et les chatons nous le disent! Mais hélas nous ne réalisons pas que nous commettons des dommages irréversibles, pourtant c'est un fait.

Peut-on améliorer ces peurs du vétérinaire? OUI, mais  cela peut-être très difficile et dépendant de la génétique et du tempérament. Certains chiens ou chats auront plus de difficultés que d'autres...

Nous causons probablement des dommages inutiles.

Suite de l'interview de Karen Overall: 






Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire comportementaliste DENVF






dimanche 2 novembre 2014

Est-ce que la domestication affecte l’inhibition

Est-ce que la domestication affecte l’inhibition (inhibition control) ?


Comparaison de chiens et de loups élevés dans les mêmes conditions dans deux différents tests d’inhibition.


S. Marshall-Pescini, Zs. Viranyi, F. Range.

(Traduction et notes de conférence du Canine Science Forum 2014, Lincoln, UK)



Le contrôle inhibiteur peut être défini par le blocage d’une réponse impulsive en faveur d’une alternative plus appropriée. Il est considéré comme un mécanisme important qui permet aux animaux de réguler leur comportement dans un contexte social ou de recherche de nourriture. De plus on suppose que ce mécanisme d’inhibition est crucial pour les espèces prédatrices, en particulier celles chassant en groupe (Bailey et al., 2013).

Dans cette étude, deux espèces sont testées : le chien et le loup, qui, en liberté, montrent de nombreuses similitudes dans leur organisation sociale, mais qui diffèrent grandement dans leurs comportements de recherche alimentaire. Les loups se nourrissent principalement en chassant en groupe, alors que les chiens chassent peu, mais passent beaucoup de temps à fourrager sur des sites prédéfinis comme les zones de déchets humains (Butler et al. 2004 ; Manor & Saltz 2004).

En partant de l’hypothèse que le contrôle inhibiteur d’une espèce est fortement corrélé à sa stratégie de recherche de nourriture, on pourrait supposer que les loups soient plus performants que les chiens lors de test nécessitant un contrôle inhibiteur. Toutefois, des hypothèses récentes ont mis en évidence que le processus de domestication aurait également pu sélectionner des individus au tempérament moins réactif (Hare et al. 2005 ; 2012) ou acceptant plus facilement l’humain en supprimant les réactions immédiates de peur à la faveur de récompenses différées (Gacsi et al., 2009).


Dans cette étude, un groupe de chiens (N=16) et un groupe de loups (N=16) élevés dans les même conditions sont testés pour deux taches requérant  un contrôle inhibiteur : le test du détour (Pongracz et al., 2001) et le test du cylindre (Bray et al., 2013).





Dans le test du détour,  une récompense alimentaire est placée derrière un obstacle « en V » qui permet au chien de voir la friandise. Il doit contourner la grille (s’éloigner de la friandise) pour pourvoir l’obtenir.











Dans le test du cylindre, une récompense est placée dans un tube cylindrique transparent. Pour l’obtenir, le chien ne doit pas se focaliser sur l’objet, mais s’en éloigner pour aller le chercher par le coté ouvert du tube








Les résultats du test du cylindre montrent que les loups sont moins performants que le groupe de chiens (p= 0,01). Mais on obtient des résultats opposés dans le test du détour où les loups montrent un délai de succès plus court (p= 0,037), et persévèrent moins longtemps devant la clôture (i.e. : qu’ils contournent plus vite) (p=0,016).

 Il n’y a pas de corrélation entre les performances aux deux différents tests, ni chez les chiens (rho= 13, p= 0,69), ni chez les loups (rho= 0,42, p= 0,14).

La discussion de cette expérience porte sur les raisons potentielles de ces résultats opposés dans les deux tests qui visent tous les deux à mesurer le contrôle inhibiteur (par exemple l’effet d’un entrainement préalable des chiens au test du cylindre?). 

Il est également possible que les deux hypothèses (mode de recherche de nourriture vs. Domestication) soient vraies mais que les tests entrepris ne quantifient pas exactement le même processus d’inhibition.

Retrouvez d'autres Compte rendu de conférences du Canine Science Forum sur le site de la Société Francophone de Cynotechniqe: www.sfcyno.com

Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire comportementaliste DENVF









mardi 7 octobre 2014

Les chiens Cambodgiens sont-ils surdoués??

Les chiens Cambodgiens sont-ils surdoués??


Partout où j'ai pu les voir, ces chiens errants sont très très forts!! de quoi faire baver de jalousie nos Border Collie les plus entraînés!!



Regardez vous mêmes: pas un aboiement, réactivité minime, pas de cavalcade au milieu des voitures, cohabitation intraspécifique facile, aucune prédation!!! A tel point que la vidéo est un peu pénible: il ne se passe rien!





Et tout cela sans laisse, sans Halti, sans harnais, sans maître et sans ordre!! ni clicker, ni Prozac!! ;-)

Au final, ces chiens errants (free ranging dogs) sont PARFAITEMENT adaptés à leur environnement. Ils s'approchent peu des hommes, n'attaquent ni le bétail, ni les petits poussins, marchent sur le trottoir, regardent avant de traverser, ne réagissent pas aux stimulations quotidiennes...

 Les apprentissages par habituation, essai-erreur, apprentissages latents font des merveilles!! Si les conditionnements sont des outils formidables et puissants, il ne faut pas oublier ce dont le chien est capable par lui même. 

Je me suis souvent demandé quelle proportion de nos chiens pourraient se comporter de manière si adaptés en autonomie dans ce type d'environnement? Probablement un faible minorité car nous ne leur laissons pas beaucoup (pléonasme) d'occasion de faire leurs propres expériences (bonnes ou mauvaises). 


Tout n'est pas non plus parfait là bas: les chiens boiteux sont nombreux...car pour apprendre à se méfier des voitures...





Merci à Thierry BEDOSSA de m'avoir appris à "laisser faire" les chiens dans un environnement adapté.







Dr BOUVRESSE Antoine
Vétérinaire comportementaliste DENVF

mardi 2 septembre 2014

Perte de contrôle lors d'une évaluation comportementale


Perte de contrôle lors d'une évaluation comportementale




Bon, c'est vrai... le titre est un peu racoleur... vous n'imaginiez quand même pas que j'allais publier une vidéo de gros Rottweiler qui égorge une mamie...



Les chiens de 1ère et 2ème catégorie doivent passer une évaluation comportementale qui doit déterminer la dangerosité de ce chien dans son contexte de vie.

 Après l'entretien, la balade ..qui se passe très bien jusqu'à ce que...le chien se précipite à travers la rue... Heureusement il est en laisse et il n'y a pas d'accident, mais même si ça ne se voit pas à l'image, une voiture a du freiner en urgence pour s'arrêter (On entend bien le gros Diesel juste à coté!!).





 Mais la vrai question est pourquoi ? et vers quoi s'est-il précipité? 


Remercions ici le Dr L.L. qui, par sa dextérité et sa technique de capture vidéo dont elle est seule à avoir le secret nous permet d'admirer cette scène sans avoir le moindre indice de ce qui se passe dans l'environnement, ni de ce qui déclenche le chien!!   :-p  


En fait rien d'agressif !!  Ce gros Rottoto voulait rejoindre des passants qui lui faisaient signe de l'autre coté de la rue. Les postures du chiens, l'absence de vocalises, le battement et le port de la queue montrent plutôt un chien enjoué (à confronter avec le reste des observations évidemment!!).

Mais même pour aller jouer ou faire des câlins, cette perte de contrôle représente un danger! 

Lors des évaluations comportementales, on n'étudie pas seulement les situations potentiellement agressives, mais toutes les situations dangereuses! Et un gros chien de 40 kilos qui se jette sur un jeune enfant pour lui faire des câlins pourrait le blesser sévèrement ... 


Au final ce gros chien s'en sortira avec une "très bonne note", mais la prescription de quelques séances d'éducation pour améliorer son contrôle sans jamais utiliser de méthodes coercitives.




Dr BOUVRESSE, Vétérinaire.
Dr L.L., Vétérinaire et BTS Audiovisuel.



jeudi 14 août 2014

Bien-être animal: une question de point de vue

Bien-être animal: une question de point de vue


VASTE sujet que le bien-être animal! Tout d'abord parce qu'on peut l'évoquer selon différents points de vue. En effet le Bien-être peut-être défini d'un point de vue juridique, moral ou scientifique, ces visions n'étant pas toujours concordantes. D'autre part certains critères de bien-être / souffrance peuvent être subjectifs et donc varier selon nos sensibilités personnelles.





Selon leur sensibilité, les maîtres n'ont pas la même vision du bien-être pour  leur animal!






Une définition synthétique du Bien-être animal pourrait être la capacité pour un individu à exprimer les comportements propres de son espèce.

Voici quelques éléments bibliographiques pour enrichir cette définition un peu abstraite!

Selon Hurnik et Lehman (1985), les besoins d'un animal, qui doivent être comblés pour assurer son bien-être, sont hiérarchisés: certains sont essentiels pour assurer sa survie, d'autres assurent la qualité de la vie. Ces besoins sont propres à une espèce, mais aussi à une race, à un individu.



Ce concept de besoins hiérarchisé sera repris plus tard par le Conseil Britannique qui reconnait les "5 libertés de l'animal":



En 1997, le professeur David FRASER propose de schématiser l’adéquation entre les besoins d’un individu et ce que son environnement lui offre. Un cercle (jaune) représente les capacités adaptatives de l’animal (son « domaine de compétence »). Un cercle (Bleu) représente son environnement de vie. La partie commune de ces 2 cercles (schéma 1) correspond à la zone de confort où l’animal peut s’adapter, plus elle est étendue plus l’animal est en situation de bien-être dans son environnement. Inversement, lorsqu’il n’y a pas de correspondance entre le cercle adaptatif de l’animal et son environnement (Schéma 2), le bien-être de l’individu est fortement compromis.




Cette schématisation de Fraser peut être appliqué à des cas concrets et à des problématiques quotidiennes de nos compagnons. Quid du Bien-être d'une chien venant d'une lignée de travail vivant dans un appartement, avec pour toute "activité" 2 ou 3 sorties hygiéniques... en laisse...sans contact avec ses congénères car il les agresse? Sauf si celui-ci possède un tempérament particulièrement adaptatif, cet individu aura probablement beaucoup de mal à exprimer les comportements propres de son espèce et de sa race (lignée).
En situation de stress non adaptatif, il risque d'exprimer de nombreux comportements indésirables pour lesquels il sera qualifié de "dominant", de "sociopathe", de "dysthymique" ou d' "hypothyroïdien"... alors qu'il est "juste" dans une prison...



Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire comportementaliste DENVF

Dr Lucie LENGELLE
Docteur Vétérinaire














mercredi 16 juillet 2014

Quoi de neuf au Canine Science Forum?




Le Canine Science Forum 2014 se déroule actuellement à Lincoln (UK)

et réunit les chercheurs en éthologie du monde entier qui viennent communiquer les avancées de leur labo de recherche sur le comportement animal.




Voici un résumé rapide pour vous mettre en appétit avant des comptes rendus plus complets de ces 3 jours de conférences.




Mais pour commencer, il faut signaler la premier édition du Feline Science Forum qui a eu lieu le 14 Juillet. Un succès qui a permis aux équipes du refuge AVA (Aide aux Vieux Animaux) de présenter les résultats de leurs études sur l'hébergement des populations de chats.





Benjamin HART de l'université de Californie a exposé la première conférence plénière : " De la forêt à la maison, qu'est-ce que les loups nous apprennent du comportement des chiens".
 Pourquoi les chiens mangent de l'herbe? Pourquoi la coprophagie intraspécifique (difficile le matin à 8h30!!)? Quel est l'intérêt biologique d'un syndrome fébrile? Pourquoi certaines femelles développent du cannibalisme? Il a ensuite présenté l'étude publié en 2013:
"Neutering Dogs: Effects on Joint Disorders and Cancers in Golden Retrievers"


Sa conclusion a propos de la stérilisation a été: "parfois nous rendons nos chiens plus malades que ne le sont les loups"... vaste sujet de controverse!


En faisant la corrélation entre des critères morphologiques (taille, poids, index céphalique, ... ) et les résultats de questionnaires sur le comportement (C-BARQ) ils mettent en évidence des profils comportementaux!
Par exemple, les "chiens légers" (Lighter dogs) étaient statistiquement plus énergiques, plus excitables, plus actifs, et plus enclins à la rivalité intraspécifique! A mettre en parallèle avec les tendances comportementales en fonction de la sélection exposée par Coppinger & Coppinger (Dogs: A New Understanding of Canine Origin, Behavior and Evolution; 2002)


Clyve Wynne de l'université d'Arizona a mené son intervention sur "cognition comparée des chiens et des loups: qu'est-ce qui fait du chien un chien?". Des expériences de pointé sont entreprises sur des chiens et des loups élevés par l'homme dans les même conditions: les chiens performent bien mieux que les loups. On pourrait penser que le chien a "un truc en plus"...pourtant en reproduisant ces expériences avec des chiens de refuge... ils obtiennent de mauvais scores. Ces chiens de refuge peuvent-ils perdre "ce truc en plus" qui faisait d'eux des chiens??? Pour Clive Wynne, les différences entre chiens et loups sont: 1) le chien doit s'être développé au coté de l'homme  + 2) la domestication a donné au chien le POTENTIEL (et rien de plus que le potentiel) pour s'adapter à l'homme  et 3) le chien a une plus grande socialité qui l'engagera à se rapprocher de l'homme.


Adam Miklosi, de l'université de Budapest, a discuté de la manière dont nous envisageons les apprentissages de nos chiens. Nos compagnons sont-ils des machines à apprendre dont les comportements doivent être conditionnés, inhibés, éteins, programmés...comme on programmerait un ordinateur. Ou sont-ils des êtres avant tout sensibles, qu'il faut aborder sous l'angle des émotions et du ressenti?
Voici sa conclusion:
  • Le plus important dans l'éducation canine (Dog training) n'est pas le mécanisme d'apprentissage spécifique. 
  • Dog training is ( should be) actually not about dog training.
  • IL faut se demander quels sont les problèmes qui doivent être résolus par le chien et son maître et considérer l'éducation comme une activité sociale entre le chien et son maître.


Le deuxième talk de Adam Miklosi évoquait les aires acoustiques découvertes chez le chien lors d'une IRM fonctionnelle , car depuis depuis 2012, des équipes de scientifiques ont conditionné des chiens pour qu'ils se tiennent immobiles dans une machine d'IRM sans état de stress!!




La suite de nos aventures au CSF demain!! je garderai le même article que je compléterai!

Dans les semaines à venir, des comptes rendus plus complets seront mis en ligne par l'équipe de l'AVA sur le site de la SFC (Société Francophone de Cynotechnie) dont je vous encourage à consulter le contenu et les newsletter scientifiques tous les mois!


Un petit lien vers un grand refuge: www.avarefuge76.com






Dr Antoine BOUVRESSE
Et toute la Team des chercheurs AVA
Touptoubidoubidou!


dimanche 22 juin 2014

Il n'y a pas d'âge pour apprendre!


Il n'y a pas d'âge pour apprendre!



A 21 ans, cette vieille minette, qui n'avait jamais vécu avec des chiens a été adoptée par l'équipe de la clinique pour lui éviter l'euthanasie



Elle a donc du apprendre a vivre avec les chats et les chiens de l'équipe, dans les pièces où ils se déplacent librement!
Aujourd'hui, à 23 ans, elle fait des superbes démonstrations des comportements qui désamorcent les séquences comportementales.





La grosse poilue, c'est Vicky, femelle B.A. de 10 ans
 (C'est son anniversaire demain: le 24 JUIN!!).


Une séquence de prédation complète se décompose en plusieurs phases: orientation, regard, poursuite, morsure de préhension, morsure fatale, dissection et ingestion.

Coppinger & Coppinger (2001) émettent l'hypothèse que certains comportements (pattern behavior) ont été maintenu ou inhibé en fonction de la pression de sélection imposée aux différents groupes de chiens.
C'est ainsi que chez les chiens de berger, travaillant au troupeau, on retrouve les phases d'orientation, regard, poursuite, morsure de préhension (pincement uniquement). Le reste de la séquence devrait être inhibé par la sélection artificielle... et les apprentissages associés au cours du développement comportemental.

Mémé, à 23 ans, a bien appris que lorsqu'elle était "fixée", elle devait s'immobiliser totalement (près de 2 minutes dans la même position!!!!) pour éviter de déclencher la phase de poursuite. Ou se déplacer très lentement.

Rassurez vous! Mémé et Vicky s'adorent! Mais cette stratégie permet à Mémé de ne pas finir couverte de bave... pour cette fois-ci en tout cas!

Coppinger, R., Coppinger, L. (2001). Dogs: a new understanding of canine origin, behavior, and Evolution. Chicago, The University of Chicago Press, 352 p.









Mémé,
Vickounette,
Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire comportementaliste DENVF

samedi 31 mai 2014

Aménagement de l'environnement des chats!

Aménagement de l'environnement des chats!


De très nombreux comportements indésirables chez le chat peuvent être en lien avec un environnement non adéquat où ils ne parviennent pas à exprimer les comportements propres de leur espèce.


 Agressions, attaques, malpropreté, comportements d'entretien excessifs... ou même compulsifs....







Les comportements d'attaque / prédation sont un motif de consultation très fréquent chez les chats n'ayant pas accès à l'extérieur pour exprimer leurs "besoins" de prédation sur de vraies proies.







Parfois les symptômes anxieux sont si nombreux que le diagnostic différentiel doit inclure des maladies neurologiques, crises convulsives partielles, etc... on parle alors de syndrome hyperesthésique félin:




Une fois les causes médicales exclues (hypothèses neurologiques, urinaires, etc...) il faut aménager l'environnement de matou et si possible.. l'enrichir:

  " le maître propose, le chat dispose"

On commence par l'environnement physique, en favorisant les cachettes, en laissant un tiroir ouvert pour qu'il s'y cache, l'accès à une penderie protégée des poils... et surtout...l'accès à la 3ème dimension: OUI, votre intérieur doit ressembler à un parc d'attraction.







N'oubliez pas les arbres à chat!!!
















JETEZ LES GAMELLES: un chat est "fait" pour manger 15 à 20 fois par jours...des papillons, des chenilles, une souris.... le nourrir à heures fixe en 1 ou 2 fois par jour le met probablement en situation de frustration...ce qui est un facteur intrinsèque de déclenchement des attaques.


Voici de quoi assouvir ses besoins en comportement de prédation pour toute la journée!!











En vidéo, ça donne ça:







Dr BOUVRESSE
Vétérinaire comportementaliste DENVF


vendredi 9 mai 2014

Que fait votre chien seul à la maison?

Combien de temps avant qu'un chien ne se jette sur la nourriture en votre absence? Ici, moins de 10 secondes!!






La curiosité est de mise!! Et les moyens techniques actuels nous permettent une analyse fine des états émotionnels de nos animaux lorsqu'ils font des bêtises en notre absence.






Ici, il n'y a pas de signe de stress ou d'anxiété!





Et même si les dégâts pourraient être plus importants, la prise en charge ne dépend pas de la durée de nettoyage à venir, mais bien de l'état émotionnel du chien.

Manger les restes de tables ou la poubelle (épargnée pour cette fois) est un comportement indésirable, mais PARFAITEMENT NORMAL.

En revanche, des signes d'anxiété comme la malpropreté, les destructions d'objets, les déambulations, les aboiement / gémissements peuvent être des signes de souffrance ou de stress à prendre en compte...même si les dégâts sont minimes ou inexistants!


Dr BOUVRESSE
Comportementaliste DENVF

dimanche 4 mai 2014

Les crises convulsives partielles

 

 

LES CRISES CONVULSIVES PARTIELLES

Une hypothèse fréquente, un diagnostic difficile!

 


Les consultations pour motif de convulsions sont fréquentes et une crise épileptiforme est rapidement évoquée (entre autres hypothèses) face à un animal qui perd connaissance pendant quelques secondes.
Lors des consultations de médecine du comportement, on est parfois confronté à des tableaux cliniques beaucoup plus subtils!


Quel est le lien entre médecine du comportement et les crises convulsives?


Depuis plusieurs décennies maintenant, les comportementalistes et neurologues s’intéressent aux "Bull Terriers tourneurs": qui peuvent passer des heures à chasser leur queue sans s'interrompre. Dans les cas les plus graves, certains ne s'arrête que pour dormir: ils s'effondrent de fatigue! beaucoup d'hypothèses ont été envisagées et il est probable que chacune a un rôle à jouer dans l'expression de ces troubles: stress, conditions de développement, maladies neurologies, ...à composante génétique?

Il semblerait que dans une grande majorité des cas, ces Bull Terriers présentent des crises convulsives partielles: des "courts-circuits" dans certaines parties de leur encéphales qui les déconnectent partiellement de la réalité.






 Parfois l'hypothèse de crise convulsive partielle est "facile" à évoquer, comme dans ce cas où l'état de conscience est peu altéré, mais des tremblement spastiques de la tête interviennent (majoritairement le soir dans le cas présent)













Dans d'autres cas, les manifestations sont très polymorphes selon la zone cérébrale affectée: mouvements répétitifs, fixité, regarder le plafond pendant de longues minutes, regarder et/ou chasser des mouches imaginaires,....








Selon les races et les différentes manifestations cliniques répondant aux traitements anticonvulsivants, des recherches génétiques sont en cours pour tenter d'identifier les éventuelles mutations qui pourraient être responsables de ces symptômes. Mais d'autres maladies neurologiques peuvent être à l'origine de ces crises convulsives partielles (infectieux, inflammatoire, tumoral, métabolique, hydrocéphalies etc...)
Attention, un diagnostic différentiel rigoureux est à entreprendre avant de conclure à une crise convulsive partielle!!
 

Plus d'infos sur le tournis du Bull Terrier en particulier sur cette thèse vétérinaire du Dr Sophie RENIER dirigée par Catherine ESCRIOU:

Thèse RENIER Bull Terrier




Dr BOUVRESSE Antoine
Vétérinaire Comportementaliste


vendredi 11 avril 2014

Dans la peau de votre chien


Que voit votre chien ?...


En balade, en croisant des congénères, ...mettez vous à la place de votre toutous dans ses déplacements.






C'est le premier essai pour fixer une petite camera sous le collier d'une chienne pendant sa promenade!
Le système n'est pas parfait: ça bouge beaucoup!!


Je voulais appréhender de façon informelle la communication corporelle lors de présentation entre deux congénères.... mais ça n'est pas ce qui saute aux yeux pendant le visionnage:





La communication olfactive très bien illustrée par ce point de vue "de chien": chaque rencontre commence par une exploration des odeurs inguinales, des oreilles, des babines... et des odeurs anales...quand on rentre dans la peau d'un chien, on le fait vraiment!! :-)

A noter: la différence d'attitude entre les chiens en libertés et les chiens rencontrés en laisse qui n'ont pas les mêmes capacités d'ajustement social du fait de leur manque de mobilité!

Bon voyage, et j'espère que vous n'aurez pas vomi votre déjeuné malgré les mouvements de caméra.


UKKA et 
Dr Antoine BOUVRESSE


samedi 29 mars 2014

1ère sortie en Cani-trot'


Déci-jolie teste pour la 1ere fois la Cani-trot'


Le matériel est encore rudimentaire: trottinette achetée d'occasion, pas de barre de traction, ....
Tout cela suivra si la chienne y prend du plaisir...et apprend à contrôler ses virages....





Le plus important: un bon harnais pour que la traction se fasse par les épaules et une ligne de trait élastique pour amortir les à-coups qui ne doivent pas se répercuter dans le dos du chien...




Et comme promis à Stéphanie: les chutes sont à la fin de la vidéos!!
Et finalement c'est pas mal que les GoPro soient fixées sur casque!!!


dimanche 9 mars 2014

Chien régulateur: mythe ou réalité

Chien régulateur: mythe ou réalité


Depuis des années, le terme de "chien régulateur" est employé dans le monde cynophile. Néanmoins les utilisations de ce terme sont variées et parfois..surprenantes. Certains scientifiques et éthologues rejettent même cette terminologie en bloc. Voici ma modeste contribution à ce débat.


S'il existe un chien régulateur, il doit IMPÉRATIVEMENT réunir les conditions suivantes:

  • Avoir eu des conditions de développement particulièrement soignées pour acquérir une familiarisation de très bonne qualité.
  • Une bonne socialisation lui permettant de bonnes qualités de communications avec ses congénères.
  • Une bonne stabilité émotionnelle et un tempérament fort.
  • Il doit avoir confiance en son maître et connaître son "job".


Ce qui pose plus de questions, ce sont les manière dont ces "chiens régulateurs" sont utilisés. J'ai pu voir dans certains cours de dressage (terme choisis) des "chiens régulateurs" qui venaient systématiquement "mettre à l'amende" les chiots qui sortaient du rang ou gémissaient... où est la régulation?

J'ai pu voir des grands et forts chiens régulateurs inhiber des chiens agressifs par leur seule présence et leur communication posturale. Cela permet à ces chiens d'avoir une interaction sociale pour la première fois parfois depuis des années!!

J'ai pu voir de tout petits chiens appeler aux jeux des chiens agressifs ou très inhibés pour relancer leur exploration. En quelques minutes, grâce au jeu, un chien phobique de la rue peut oublier ses appréhensions et être motivé pour se confronter aux stimulations phobogènes.

J'ai pu voir des chiens très forts de caractère accepter de partager des ressources hyper appétissantes en consultation avec un chien inconnu.

J'ai vu des chiens physiquement et mentalement imposants se faire aboyer dessus pendant de nombreuses minutes par un roquet socio-incompétent, et même se faire pincer, sans bouger une babine car son maître le lui demande et le lui a appris.

Il n'existe donc pas UN chien régulateur, mais de nombreuses situations où nous pouvons utiliser les compétences propres de nos chiens. Alors peut-on parler de chiens "inhibiteurs", de chiens "incitateurs", de chiens "communicants"??... j'aime assez le terme de "chien co-éducateur".


En tout état de cause, si le choix d'un chien régulateur se fait selon sa génétique et son développement. Mais  il est IMPÉRATIF de rappeler que ces qualités ne sont pas innées et que dans tous les exemples précédents, une composante d'apprentissage MAJEURE est présente. Ces comportements ont été appris: il ne faut pas choisir un chien de telle ou telle race "parce que ce sont de bons régulateurs!




Celui-ci est très jeune, mais il est joueur... ce comportement d'appel au jeu sera systématiquement renforcé pour sa future carrière! Mais d'ailleurs, est-ce que la jeune Terrier vit très bien cet épisode d'appel au jeu? Pas certain!! Donc la séance a été courte, mais a permis d'apprendre de TRES nombreuses informations sur cette chienne en visite de pré-adoption. En tout cas beaucoup plus que si elle était restée seul en consultation...



Vos réactions et commentaires sont les bienvenus: ce blog est un lieu d'échange!! :-)


Dr BOUVRESSE



mardi 11 février 2014

Habituation / sensibilisation dans la familiarisation du chiot


Habituation / sensibilisation dans la familiarisation du chiot


La période de socialisation / familiarisation est une période critique dans le développement comportemental d'un chiot. Il doit être confronté à de très nombreuses expériences mais attention, la quantité ne doit pas faire oublier la qualité de ces nouvelles expériences.


Dans cette vidéo, le jeune Imhotep, 11 semaines profite de sa balade pour engranger des nouvelles expériences positives.




Volontairement, j'interviens très peu:  Habituation et sensibilisation sont des apprentissages non associatifs qui visent respectivement à l'extinction ou l'augmentation des réactions face à un stimulus.

(Très utile face aux canards quand on a choisi un chiot dont la maman est un chien de chasse!!!)

Le vrai acteur, c'est l'autre chienne qui sera vecteur de facilitation sociale. Elle lui apprendra à se promener sans aller trop loin, à regarder où se trouve son maître, etc...

Dans la dernière séquence, la situation est peu favorable: les maîtres sont très très tendus (certains gestes ne trompent pas).... peu de chance d'apprendre grand chose... risque d'expérience négative: alors on va aller voir plus loin. 

En fait le seul rôle du maître ici, c'est de maîtriser et "prévoir" l'environnement et de lire les signaux de stress de son chiot.




Pour plus d'info. sur l'habituation/ sensibilisation, les apprentissages non associatifs, les période de développement comportemental, n'hésitez pas à consulter le programme de fabuleux séminaire!!:



Imhotep et Antoine BOUVRESSE








vendredi 31 janvier 2014

Familiarisation chiot / chat

 

Familiarisation d' IMHOTEP "le sage" aux chats.

 


La mise en présence précoce du chiot avec d'autres espèces est capitale.

Elle permettra au chiot d'appréhender le chat comme une espèce connue, familière, et non comme...une proie.


Attention, la familiarisation nécessite plus de répétitions pour s'ancrer à long terme dans le comportement du chiot. De plus ces présentations entre espèces différentes sont plus difficilement généralisable: certains chiens sont familiers de 1 ou 2 chats...mais peuvent agresser d'autres chats inconnus.




Pour une familiarisation réussie, sans risque de sensibilisation, utilisez un bon gros chat de cabinet vétérinaire: ils savent habituellement garder les chiens à distance et garder leur calme face à un "petit énervé".

En fin de séquence, le chiot retourne se coucher: il ne réagit plus au stimulus-chat: c'est une extinction, et à long terme, une habituation.

Bon évidemment, ne choississez pas de filmer un chat noir sur un fauteuil noir, il faudrait être stupide!!

NB: Désolé pour la musique, je n'ai pas pu résister!

Dr BOUVRESSE





dimanche 26 janvier 2014

Arrivée d'un nouveau chiot!




Imhotep est arrivée parmi nous!

Objectifs de première semaine!


Pas beaucoup de temps depuis 12 jours: Imhotep est arrivé à la maison. Vous l'avez déjà vu !! Dans la vidéo de familiarisation de la porté de Nala :

http://veterinaire-comportement.blogspot.fr/2013/12/familiariser-des-chiots-au-milieu-urbain.html

Ce billet sera court: je dois l'écrire entre 2 nettoyages de pipi!!

Voici les objectifs dans ces premiers jours d'arrivée:



 


1) Favoriser une bonne intégration avec les chiens du foyer: ce sont ces "vieilles" qui vont prendre en charge les apprentissages sociaux du petit donc il faut que le lien soit de bonne qualité.











Les chiennes ont commencé à jouer avec le chiot au bout de jours environ. Elles sont habituées à ne pas trop interagir avec les pensionnaires à court terme de la maison,  qui sont parfois peu socialisées, ou physiquement affaiblies.

Mais elles sont là pour lui apprendre les bonnes manières:



Je vous laisse apprécier les jolis signaux de communication et d'apaisement...mais ça va vite!

2) Développer ses compétences sociales: pas de secrets: multiplier les expériences positives avec de nombreux congénères!



Il faut rester néanmoins attentif à ce que ces expériences ne soient pas sensibilisantes!!
Pour cela, il est tous les jours à la clinique avec moi en consultation...il s'intéresse aussi un peu au secrétariat, mais il n'est pas encore au point!!




Rajoutez des câlins...

  

Et plein de sorties en ville pour favoriser la familiarisation: 




Prochain post' sur des vidéos de Imhotep à l'extérieur pour se familiariser aux stimulations du milieu citadin!

Je vous laisse, Imhotep a décidé que c'était l'heure du ménage!!

Dr BOUVRESSE











mercredi 8 janvier 2014

1ere utilisation des NAIL CAPS chez un chat.

 

Les NAIL CAPS pour chats.

  Après beaucoup d'hésitations et de réticence, j'ai utilisé cette semaine pour la première fois des Nail Caps: des manchons en plastique qui se fixent sur les griffes des chats pour les neutraliser.





Ces produits existent en plusieurs couleurs, plusieurs tailles et se posent comme des faux ongles... (enfin..d'après ce que l'on m'a dit!! ;-)  ).

Une colle est fournie et permet de poser ces dispositifs pour une durée de 2 à 3 semaines en fonction de l'activité du chacha.







Les indications principales de ce dispositif sont:
1) d'éviter les griffures en cas de comportements agressifs
2) d'éviter que le mobilier ne soit endommagé par les comportements de griffades.

Dans cette optique, les Nail Caps me semblaient donc être un "mauvais outil", destiné à esquiver le problème sans le régler!! C'est évidemment toujours mon opinion sur les indications précédentes.




Le cas de ZELDA, minette stérilisée de 4 ans m'a conduit à envisager les Nail Caps différemment.


ZELDA souffre de graves problèmes dermatologiques. Depuis maintenant 2 ans, elle est suivi pour des démangeaisons sur le cou et la face qui l'amènent à se blesser tant elle se gratte. Cette présentation clinique, également appelée "prurit cervico-facial" est très souvent le signe d'une pathologie allergique, ce qui a été confirmé par des test de laboratoire et des biopsies cutanées.
Ainsi, et après de nombreuses tentatives thérapeutiques (recherche parasitaire, modifications alimentaires, modification du cadre de vie, corticothérapies ....), ZELDA reçoit un médicament immuno-modulateur qui atténue ses crises allergiques.


Depuis 6 mois, ZELDA se gratte de nouveau.... GRRRR... il n'y a pas eu de modifications particulières de son "hygiène de vie" et les ajustements de son traitement dermatologique ne semblent pas satisfaisants. De plus ZELDA est décrite comme distante, en retrait, elle ne cherche plus de câlins auprès de ses maîtres. Et toutes les analyses sont normales!! On émet alors l'hypothèse qu'il y a dans ces grattouilles compulsives une composante anxieuse... Pas facile à prouver! Mais beaucoup d'autres hypothèses ont été exclues ou gérées, et il n'existe pas de test "diagnostic" pour les comportements anxieux auto-centrés. 


 Nous décidons, en plus de la démarche allergologique en cours de s'attacher à la composante anxieuse: il faut identifier les facteurs anxiogènes et améliorer l'environnement relationnel et physique de ZELDA. (Les troubles anxieux et dermatologiques peuvent souvent être liés: Cf http://veterinaire-comportement.blogspot.fr/2013/11/medecine-des-collectivites-stress.html)




Après 2 mois de mise en place des aménagements de l'environnement: ( modification des distributions alimentaires, aménagements de caches et des accès aux pièces etc...), les maîtres de ZELDA notent un vrai changement d'attitude: elle redevient câline, et son grattage compulsif a diminué. Néanmoins lorsqu'elle est déplacée, ZELDA reprend immédiatement ce comportement et se blesse de nouveau. 




Sur la photo ci-dessus, la lésion, pourtant impressionnante, n'a jamais été si peu étendue depuis 6 mois... mais elle persiste de manière unilatérale.



BREF, les choses s'améliorent, mais la guérison complète des lésions semble compromise. 
(Ah oui, j'oubliais: la collerette a été testée dès le début de son prurit cervico-facial, mais ZELDA ne la supporte pas: elle reste prostrée pendant des journées entières...et se mutile dès que la collerette est retirée...)


Les maitres de ZELDA voudraient ne pas médicaliser leur animal car ils ont constaté que les aménagements de l'environnement seuls permettent une nette amélioration de ses symptômes anxieux. Mais ils voient leur chacha en mal-être et songent à la placer dans un foyer avec un accès à l'extérieur. Même si les résultats ne sont jamais garantis car chaque individu réagit différemment, ce serait sans doute une option intéressante pour ZELDA.

En toute connaissance de causes, nous décidons de tester les Nail Caps sur ZELDA. Le dispositif est à priori peu anxiogène et permettrai à ZELDA de ne plus se blesser.







Nous choisissons de n'installer que 4 dispositifs sur les griffe de la patte arrière droite. 
J'opte pour une couleur transparente pour écarter toute interprétation ludico-récréative!!!



ZELDA porte ses Nail Caps depuis 2 jours sans être gênée. Si les résultats sont satisfaisants, prochaine manucure dans 2 à 3 semaine jusqu'à cicatrisation.
J'espère que ce "coup de pouce" permettra à ZELDA de cicatriser ses plaies. Dans le cas contraire, il faudra envisager de la médicaliser ou de la placer dans un environnement plus favorable (au niveau comportemental ET allergologique).



Vos avis et vos retours d'expérience sur ce produit m’intéressent!! 
Vos commentaires sont les bienvenus.



Dr A. BOUVRESSE