mercredi 30 octobre 2013

Chien destructeur


 

Certains chiens ne supportent pas de rester seuls,


 et peuvent présenter des comportements gênants: destructions, aboiements, malpropreté, et autres signes d'anxiété. Parmi les nombreux aménagement de leur environnement pour améliorer leur budget-temps, la complexification de la distribution alimentaire est un outil simple et efficace. Regardez: aucun des chiens ne se souci du départ de leur maître!! Il sont focalisés sur la distribution alimentaire.

Les systèmes de distribution et les jouets permettent d'augmenter considérablement la durée de la prise alimentaire ce qui modifie le BUDGET TEMPS de nos toutous!!
En outre, très rapidement, le départ du maître n'est plus assimilé à quelque chose d'anxiogène mais au contraire à des valences émotionnelles positives: LA BOOOUUUUFFE!!



A noter que le seul à se soucier du départ de son maître c'est le perroquet qui dit "à tout à l'heure" au moment du départ!! :-)

Cette vidéo fait partie d'une présentation sur les aménagements de l'environnement du chien. Elle aura lieu au congrès du SEEVAD du 1 au 3 novembre à l'école vétérinaire de Lyon.
Elle est retransmise gratuitement par Mérial en WEBCONFERENCE le samedi 2 novembre de 11h30 à 13 heures . Thématique: STOP aux idées reçues en comportement.

Inscrivez vous gratuitement sur cette page:
 http://veto.merial.com/vet/vets/webconf/webconf.asp?nom=symposeevad


Dr Antoine BOUVRESSE


samedi 19 octobre 2013

Chaton ADOOORE son CATNIP


L'aménagement de l'environnement pour les chats peut se faire même dans les conditions de la consultation chez le vétérinaire...


... surtout les aménagements olfactifs: ce jeune chaton, plutôt craintif lors de son examen clinique s'est "transformé" dès qu'on lui a proposé un jouet contenant de la CATAIRE (Catnip):




Plus de la moitié des chats réagissent à cette plante que l'on surnomme "le LSD du chat"!!! Ils se frottent dessus, se mettent à baver ou à jouer: une arme très intéressante en consultation!!

Le changement de ses états émotionnels aujourd'hui rendra très probablement la prochaine visite moins stressante!!

Le jouet sur la vidéo est fabriqué par KONG, il s'appelle Kickeroo, mais vous pouvez aussi trouver de la CATAIRE en herboristerie.

Merci au Docteur Thierry BEDOSSA, vétérinaire et directeur du refuge AVA (www.avarefuge76.com) de m'avoir fait découvrir le catnip (et beaucoup d'autres choses!).



Dr Antoine BOUVRESSE






lundi 14 octobre 2013

Un chiot craintif dans la rue: VISITE de SUIVI.


Visite de contrôle à 15 jours du chiot ITOU

Motif initial: craintif dans la rue et vis à vis des inconnus.

Vous vous souvenez de Itou, ce chiot de 30 kilos (6mois): il avait été adopté un peu tard et ne pouvait pas se promener dans la rue tant il avait peur des bruits urbains et des inconnus.

Il avait été décidé, entre autres, de conditionner ITOU (par exemple au Clicker) pour aider à le désensibiliser au stimuli aversifs...

Voici la vidéo de la première visite:



Après un gros travail de conditionnement par des méthodes positives, voici le même ITOU 15 jours plus tard: son comportement général est très différent:




Néanmoins les progrès dans la rue sont lents car l'immersion est trop brutale et il est difficile de le faire travailler dans ce contexte mal contrôlé. Une éducateur doit prendre le relai pour être présent AVEC les maîtres EN SITUATION.

NB: J'adooooore ce chien!!


Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire

samedi 12 octobre 2013

Domestication et tendances comportementales



 

LA DOMESTICATION DU CHIEN : Origines et conséquences



Le chien, Canis familiaris est un membre du genre canidé, (probablement descendant du Loup commun) domestiqué par l’homme dès la période préhistorique, qui comprend de nombreuses races. Comprendre les mécanismes de la domestication, c’est connaitre les moteurs qui ont participés à la création de l’espèce canine.

 


Les recherches archéologiques permettent d’identifier des ossements canins (par opposition aux ossements de l’ancêtre du chien) par des critères de proximité avec l’homme préhistorique ET par des critères morphologiques. L’apparition de la race canine, s’est accompagnée d’une réduction importante de la taille des individus (par rapport aux canidés sauvages). C’est la « Loi de Bergman » : le volume crânien et la dentition diminuent, la face se raccourcit. On considère que le plus ancien ossement de Canis familiaris découvert date de 14 000 av J.C. en Allemagne. Le développement de génétique moléculaire a permis de dater l’apparition de Canis familiaris à -12 000 à – 15 000 ans. Plusieurs populations de loups et des centaines d’individus auraient contribué à la création des chiens actuels, avec des retrempes importantes avec d’autres canidés sauvages.

Ces découvertes placent la domestication du chien à l’époque du Pléistocène, période de sédentarisation de l’homme primitif. Les localisations des sites archéologiques mêlant les chiens primitifs et humains sont éparpillés dans la zone du croissant fertile (Mésopotamie, Egypte…), en parallèle du développement des foyers de civilisations humaines.

APPRIVOISER un animal sauvage, c’est permettre à UN INDIVIDU de partager le quotidien des humains par des mécanismes d’APPRENTISSAGE.

LA DOMESTICATION est un processus qui s’adresse à toute une POPULATION : le support de ce mécanisme est génétique et il aboutit à la création d’une nouvelle espèce  domestiquée, adaptée à une association intime avec l’homme. « La domestication nécessite une forme de coexistence  entre une espèce et l’homme. Cela demande une PROXIMITE et durabilité entre les 2 protagonistes ».
 La sédentarisation est donc un point important pour la création de ce lien intime et durable, mais qu’est-ce qui a poussé l’ancêtre du chien à se rapprocher de l’homme et/ou de ses campements ? Quels motivations ont poussé à ce rapprochement et avec quels intérêts pour les deux parties ?


La chasse est souvent évoquée comme moteur de la domestication. Néanmoins il ne faut pas imaginer cette collaboration préhistorique comme une scène de chasse contemporaine : les comportements moteurs de prédation ne sont pas encore inhibés comme chez nos chiens d’arrêt actuels et cette association demande une collaboration bien trop complexe !  Mais l’Homme et l’ancêtre commun du chien ont bien partagé le même terrain de chasse.  Parfois c’est l’Homme qui suit un groupe de loup en chasse pour s’approprier son gibier (commensalisme inversé), parfois c’est le canidé qui s’approche du chasseur pour consommer les viscères du gibier qui vient d’être abattu. Il faut attendre les changements climatiques de la fin du Paléolithique et l’apparition du petit gibier pour qu’une véritable collaboration de chasse se mette en place


En revanche une nouvelle ressource alimentaire apparait avec les premiers campements humains : les DECHETS ! C’est une source de nourriture facile et fixe pour les canidés, dont les individus les moins craintifs vis-à-vis de l’homme vont pouvoir tirer un avantage évolutif certain : la sélection naturelle est en marche et les canidés sauvages, en colonisant cette nouvelle niche écologique, vont s’y adapter au fil des générations. Dans cette théorie « les loups se sont domestiqués eux-mêmes » par sélection naturelle. L’avantage est bipartite puisque le campement humain est nettoyé de ses déchets, évitant la prolifération de nuisibles et de maladies. Le comportement territorial du canidé permet également d’éloigner les autres animaux sauvages et peut-être de donner l’alerte !

Dans les tribus aborigènes contemporaines, de jeunes chiots et de jeunes louveteaux sont soustraits du milieu sauvage pour rejoindre un groupe humain. Par curiosité et amusement, ils sont élevés par les enfants. Les chasseurs-collecteurs du Néolithique ont pu adopter la même démarche. En bas âges et comblés de nourriture, nul doute que tous les éléments pour qu’un attachement se fasse entre le canidé et l’homme étaient réunis. Mais seuls ceux dont le caractère et le comportement étaient adaptés à la cohabitation avec l’homme ont survécu, les autres, trop agressifs ou craintifs ont été chassés ou plus vraisemblablement consommés. Dès lors, ce n’est plus la sélection naturelle qui opère sur l’évolution d’une espèce : c’est l’homme. C’est le schéma classique de la sélection artificiel: l’apprivoisement d’individus sauvages.

Peut-on envisager une fonction de gardien de troupeau pour le chien primitif ? Cette fois, la réponse est plus tranchée : c’est non. La raison en est simple : Canis familiaris est le premier animal domestiqué, donc en -12 000, il n’y a pas de troupeau…si ce n’est le chien lui-même qui aura pu être consommé en période de disette.
 
A partir du chien primitif, dont la morphologie semble proche de celle du chien Chanteur de Nouvelle Guinée, évoluent d’abord deux morphotypes : molossoïde et graïoïde. L’un est puissant et massif, destiné à garder maisons et troupeaux, l’autre est long, fin, rapide : c’est une machine à courir pour la chasse. Puis les variétés vont se multiplier avec les diverses fonctions qui leur seront confiées : l’évolution des techniques de chasse verra apparaitre, en parallèle, diverses catégories de chiens, dont le physique n’est que peu défini dans les écrits.

 En fait seule compte sa performance et les critères physiques ne sont induits que par la fonction qu’ils servent. Dès l’antiquité, on définit seulement cinq variétés de chiens dont … le petit chien de compagnie.

Ainsi pendant 15 000 ans (jusqu’au 18ème siècle) le port des oreilles et de la queue, la couleur de la robe ne sont que très peu décrits ou sélectionnés, surtout chez le chien de chasse. Le chien de garde doit être de couleur sombre ou noire pour qu’il soit « invisible la nuit et effrayant le jour ». Pour les chiens de compagnie, Le Mélitéen ou « Maltais » est caractérisé par une fourrure longue et soyeuse de couleur blanche, des extrémités fines et une taille réduite. Là encore, les critères morphologiques ne sont sélectionnés QUE pour servir une fonction !

Le passage de la notion de variété à la notion de RACE canine se fait en 1875 avec la création de Kennel Club en Angleterre. Dès 1876, la race « Bulldog » est DEFINIE par des critères morphologiques. Dès lors, la définition des races sur des critères morphologiques se généralise. Ce sont ces critères qui aujourd’hui définissent si un individu appartient à une certaine race ou s’il ne doit être retenu pour la reproduction parce qu’il présente, par exemple, une queue trop courte.

On peut conclure sur deux réflexions principales. 
La première est que 150 ans de sélections basées sur la morphologie n’ont pas effacé 15 000 ans de tendances comportementales qui étaient sélectionnées jusqu’alors. Il est donc capital pour les futurs acquéreurs de connaitre « l’histoire » de la race qu’ils envisagent d’adopter pour en comprendre les fondements comportementaux.
Un Jack Russel Terrier, malgré une taille similaire, n’est pas un Bichon. C’est à l’éleveur de les en informer. 

 La seconde réflexion est de savoir si l’on ne risque pas de mettre en péril le bien-être comportemental d’un individu en le plaçant dans un environnement incompatible avec ce que des milliers d’années lui ont apportés comme capacités comportementales qu’il ne pourra pas exprimer ou qui seront perçues comme des comportements gênants.



Dr Antoine BOUVRESSE
Vétérinaire

jeudi 10 octobre 2013

Émotions, états émotionnels et humeurs.





EMOTIONS, ETATS EMOTIONNELS ET HUMEURS.

Réflexion sur une nouvelle manière d’appréhender et décrire  les états émotionnels des animaux en pratique courante.



Les préoccupations en matière de bien-être animal reposent sur l’acceptation que les animaux sont des êtres sensibles et donc qu’ils peuvent ressentir des émotions. Comprendre et étudier les émotions des êtres vivants (humains ou animaux) nécessite d’aborder des disciplines variées, allant des neurosciences à l’étude du bien-être animal.


Les émotions : définitions et limites


On peut définir les émotions comme « des réactions intenses et fugaces liées à un changement de l’environnement qui vont entrainer une réponse physique » (Boissy A., 2007). Par  exemple la peur (émotion)  d’un bruit (changement de l’environnement)  qui va entrainer la fuite (réponse comportementale). La colère qui va entrainer l’agression, etc… Ainsi les émotions sont par définition fugaces, parfois violents, toujours visibles et elles précèdent un comportement. D’un point de vue fonctionnel, il semblerait qu’une émotion apparaisse chez les mammifères pour signaler les changements (réels ou imaginaires) dans les relations entre un individu et son environnement (Weiss A., 2010).


L’étude de ces émotions commence très tôt puisque dès 1872, Darwin décrit et interprète l’expression comportementale de différentes émotions chez les humains et les animaux.
Nommées également émotions de base, (« basic emotion » ou « discrete emotion »), elles sont d’abord étudiées individuellement d’un point de vue physiologique et selon des conditions contrôlées censées provoquer l’émotion étudiée (chocs électriques, privations etc…). Elles peuvent donc être aisément mesurées par des paramètres biologiques : soit des valeurs physiologiques de fréquence cardiaques, de pression artérielles etc… soit, plus récemment des paramètres neuro-anatomiques comme l’activation de différentes zones cérébrales spécifiques. En outre, la recherche sur le bien-être des animaux s’est généralement limitée à des indicateurs de stress sans pour autant pouvoir les relier à l’existence d'états affectifs de bien-être (Boissy, 2010).

Enfin, ces études des émotions de base ne permettent pas d’appréhender la manière dont ces situations sont ressenties par les animaux. Le vécu émotionnel des animaux n’est pas mesurable et du fait de l’absence de langage verbal, il est nécessaire de passer de la simple description des comportements de l’animal à la compréhension de leurs états affectifs. 

Des approches sur le ressenti des émotions ont été menées sur des humains par des psychologues (Russell & Barrett, 1999). Il en ressort une approche « dimensionnelle » dans laquelle les émotions peuvent être décrites et localisées dans un espace à 2 dimensions (Cf schéma 1). Ainsi toute émotion peut être ressentie comme la combinaison de deux variables: la valence et le niveau d’activité. La valence est un ressenti subjectif agréable ou désagréable. Le niveau d’éveil (arousal) est un état subjectif ressenti d’activité ou de non-activité. Ces sont ces deux variable qui semblent le mieux parvenir à décrire les états émotionnels humains (Russell, 1998).

Ainsi les émotions « calme » et « excité » ont une valence positive (V+) et se trouveront dans la partie droite du schéma 1. Mais le niveau d’activation « excité » est positive (cadran Q1) alors que l’état « calme » renvoie à un « arousal » inactif (cadran Q2). 



Les états émotionnels positifs (V+) sont représentés par les cadrans Q1 et Q2. Inversement, les états émotionnels négatifs (V-) se situent dans les cadrans Q3 et Q4.
Il est alors possible de situer les émotions de base dans ce modèle bidimensionnel en fonction de leur ressenti subjectif et non en fonction de mesures biologiques. Les expériences subjectives que l’on peut caractériser par ces dimensions de VALENCE et d’ACTIVITÉ sont appelées « core affect », états émotionnels ou état affectif (Mendl & al., 2010). 


 

Répétitions des expériences émotionnels et apprentissages


Nous avons vu que les émotions et les états émotionnels étaient des réponses à des stimuli ou des situations qui sont potentiellement gratifiantes (récompense) ou pénalisantes (punition). Les systèmes de punition-récompense sont donc au cœur des états émotionnels.
Le cadran Q1 (états émotionnels positifs et en activités) est associé aux activités appétitives dont le but est de rechercher et d’obtenir des « récompenses » (proie, partenaire sexuel, etc…).  A l’inverse, le cadran Q3 (valence négative et bas niveau d’activité) est associé des expériences de « manque de récompense » ou d’échecs (tristesse, déprime,…) dans un environnement pauvre en ressource. Ainsi, dans le schéma 1, la flèche Q1 - Q3 représente le « système d’acquisition des récompenses ».

De la même manière, l’axe Q2 - Q4 est considéré comme le « système d’évitement des punitions » et en particulier de la peur : le cadran Q4 (valence négative et haute activité) regroupe les états émotionnels de réponse au danger. Le cadran Q2 (valence positive et faible niveau d’activité) représente les états affectifs liés à l’absence de danger (calme, apaisement).


Ces axes nous permettent d’envisager une vision dynamique des modifications des états émotionnels. Ainsi lors d’une action de chasse, la motivation d’un animal et son activité croissante (recherche, course …) le placeront dans le cadran Q1 (Cf figure 2). S’en suit une phase de consommation, dont le niveau d’activité est plus bas, mais la valence toujours fortement positive (Cf flèche verte  Q1 -> Q2). Puis une phase post-consommatoire de de contentement et un retour à la neutralité. Mais en cas d’échec de l’action de chasse, la valence bascule vers le négatif (Q1 -> Q4) avec encore un fort niveau d’activité (frustration). La baisse du niveau d’activité, toujours dans une valence négative d’échec aboutit à un état de tristesse (Q4 -> Q3).





Selon l’environnement, les niveaux de ressources et les capacités de l’animal, ces cycles peuvent se répéter de très nombreuses fois. L’animal est donc sujet au même enchainement d’état émotionnels et de situations d’échecs ou de succès. Ce sont ces successions d’émotions brèves répétées qui vont dessiner les humeurs à long terme (« long term mood ») d’un individu.





Long term moods et prises de décisions.


 L’humeur d’un individu, contrairement aux émotions de base, ne dépend pas des changements immédiats de l’environnement : c’est une « toile de fond émotionnel ». Cela n’empêche pas un individu d’humeur morose d’avoir, selon les circonstances, des émotions de joie intenses.
Ces « long term moods » ont une importance capitale car elles influencent les prises de décision d’un individu. En effet, si une humeur « craintive » s’est installée à la suite de nombreuses expériences d’échecs et de peurs (émotion), il y a une forte probabilité pour que les réponses suivantes de cet individu suivent la même réponse, confortant son « humeur craintive ». Cela est d’autant plus vrai dans les situations ambiguës, car tout individu, quel que soit son humeur à long terme va fuir devant un prédateur menaçant (situation non ambiguë).
 Par exemple, un individu qui est obligé de fuir de nombreuses fois chaque jour devant un prédateur (système émotionnel d’évitement de la peur) aura probablement une humeur à long terme « craintive ». Si cet animal voit des buissons bouger devant lui, il s’enfuira avant de savoir s’il s’agit d’un prédateur.

 Les expériences émotionnelles répétées façonnent l’humeur à long terme qui influence les prises de décision d’un individu. On pourra remarquer que dans ce cas, les humeurs à long terme peuvent revêtir un caractère adaptatif puisqu’il majore les comportements de fuites dans environnement expérimenté comme dangereux.

On pourrait parler de cercle vicieux en ce sens que la probabilité d’un échec est d’autant plus grande que les échecs ont été nombreux. En effet, la mise en place de certaines représentations mentales à long terme, humeurs ou représentations cognitives, vont influencer nos décisions et nos capacités.


Pour nos animaux de compagnie, la mise en pratique de ces états émotionnels et de leur influence à long terme peut être envisagée dans de très nombreux processus d’apprentissage. Quel est l’état émotionnel d’un animal qui est corrigé physiquement pour marcher en laisse ? Quelles sont ses probabilités de succès à long terme sachant qu’il évolue sur « l’axe d’évitement des punitions » ?

Inversement, il y a fort à parier que ce chien, dont les séances ne se finissent jamais en situation d’échec mais par des valences positives systématiques exprimera des émotions et des humeurs à long terme qui le placeront dans un cercle vertueux de réussite.
 

Dr Antoine BOUVRESSE pour la SFC




RÉFÉRENCES :

Boissy, A., et al. (2007). Assessment of positive emotions in animals to improve their welfare. Physiol. Behav. 92, 375—397.

Boissy, A. (2010). Décrypter les émotions des animaux pour comprendre leur bien-être. In : INRA, De la douleur au bien-être des animaux d’élevage. Clermont-Ferrand, France, le 08 Octobre 2010. Disponible sur: http://www4.inra.fr/agri_bien_etre_animal/Le-reseau-AgriBEA/Productions-du-reseau/2010/Decrypter-les-emotions-des-animaux-pour-comprendre-leur-bien-etre-A.-Boissy-08-10-2010

Barrett, L. F. (1998). Discrete emotions or dimensions? The role of valence focus and arousal focus. Cognition & emotion. 12 (4), 579-599.
Darwin, C. (1872). The expression of emotions in man and animals. London, UK: Harper perennial.

Mendl, M. (2013). Emotions, moods and decision-making. In: IEC & ASAB, Behaviour 2013. Newcastle: UK, 4-8 Août 2013.

Mendl, M., Burman, O. H. P., Paul, E. S. (2010). An integrative and functional framework for the study of animal emotion and mood. Proc. R. Soc. B 277, 2895–2904

Russell, J. A. & Barrett, L. F. (1999). Core affect, prototypical emotional episodes, and other things called emotion: dissecting the elephant. J. Pers. Soc. Psychol. 76, 805–819.

Weiss, A. (2010). L’approche EMRA. In : Bedossa T., Deputte B.L. (2010). Comportement et éducation du chien. Dijon : Educagri éditions. 227-244.